[Best_Wordpress_Gallery id= »94″ gal_title= »Derrière lombre de jours sombres »]
A.

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A.

Je me souviens le 6 novembre 2020, l’arrivée dans le service de l’Hermitte ,toute perdue ,en pleure, en souffrance depuis 18 ans .C’est un long combat ,les pesées , les prises de sang,et réapprendre à s’alimenter .Le bruit du matelas anti-escarres, la sonde avec le bruit de roulette pour l’alimentation ,le « toc toc » à la porte et que l’on ouvre le hublot, histoire de surveiller…
Je suis à ce jour et depuis deux ans suivie en hospitalisation séquentielle et Hôpital de jour; On est bien entourés, tout de même, et pour ça , je voudrais dire merci à tous les soignants qui se battent avec et pour nous.
C.

La saveur du temps, le temps avant, le temps ici et maintenant !!! Qu’est-ce que véritablement le temps ? Avant je courais après le temps, je n’avais pas le temps, je n’aurais pas le temps. Toujours à la recherche du temps pour pouvoir être sûre d’avoir le temps de tout caser. Toujours courir après le temps comme monsieur Lapin dans Alice au pays des merveilles. « Je suis en retard, je suis en retard, j’ai un rendez-vous très important ! ». Aujourd’hui ce temps me semble bien loin. Ici tout est temps. Il y a un temps pour chaque moment de la journée : le temps du réveil, le temps de la pesée, le temps du petit déjeuner, le temps du yoga, le temps calme, le temps des soins, le temps des entretiens, le temps des ateliers, le temps du déjeuner, le temps de la promenade, le temps des visites, le temps des entretiens familiaux, le temps de la télé, le temps du dîner, le temps des permissions, le temps des séquentielles…
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Ici on ne parle plus d’heure mais de temps. Ces temps qui durent chacun un long temps.
Temps qui nous fait vivre hors du temps, c’est le temps qui rythme la vie des patients de Lhermitte, qui au fil du temps se font à ce temps tout en espérant un jour retrouver le vrai temps… celui de la vie des autres, de ceux qui courent après le temps, dans l’espoir que le temps ne passe pas trop vite alors que pour nous ce temps reste une éternité.
M.

Je me souviens de ne pas vouloir me souvenir. Ni du soleil de ce jour où je suis entrée dans l’ombre comme on entre dans un cercueil, ni des couloirs hauts, longs, froids, contrastés par la chaleur de l’amour de ma mère.

Je me souviens que je n’aurais pas voulu qu’un jour je puisse me souvenir de ce jour. Et pourtant… ce jour est resté gravé dans ma mémoire comme une cicatrice, qui avec le temps s’atténue jusqu’à disparaître complètement…

Je me souviens, c’était le 22 décembre 2019. Il faisait gris, comme souvent durant l’hiver parisien. J’avais froid et j’étais venu visiter l’hôpital de jour du service des troubles du comportement alimentaire de l’hôpital Paul Brousse.

Je me réveille, il est tôt et le soleil est déjà levé. Les deux chats sont en boule à mes pieds, je prends soin de m’étirer sans les déranger. 4 à 4 je dévale les escaliers suivie de mes deux compères affamés.

Je me souviens, c’était un lundi. Le 27 septembre 2021. Il était 10h30 passées et on m’attendait pour 10h. La voiture chargée de mes affaires et maman au volant, après plus d’une heure trente de route, voilà que je franchis la barrière de l’hôpital