Auteur/autrice : admin

  • « J’entends déjà la musique et je sens les braises qui me brûlent   »

    « J’entends déjà la musique et je sens les braises qui me brûlent »

    Je me lève un peu tard : le soleil est déjà levé depuis longtemps et éclaire mon salon par où je passe pour aller à la cuisine. Je prépare mon thé en écoutant les oiseaux chanter puis je me pose dans mon canapé. Je lis pendant une heure, deux heures peut-être. Tout me semble très calme, ou alors je suis très concentrée sur ma lecture. Mais c’est déjà l’heure d’aller se préparer, alors je m’active. Je mets de la musique, je vais dans ma chambre choisir mes vêtements, un peu légers, mais pas trop, car même s’il fait chaud, je suis frileuse. Je vais dans la salle de bain prendre ma douche et me préparer. La musique me donne envie de danser et savoir que je vais passer une bonne journée avec mes amis me donne le sourire et me rend de bonne humeur, une humeur joyeuse. Je fredonne un peu la musique en faisant mon sac, je vérifie que je n’ai rien oublié puis je pars.

    J’ai décidé d’y aller à vélo ; c’est très agréable ce petit vent frais sur le visage alors que le soleil commence à taper fort. J’arrive vingt minutes plus tard, j’entends déjà la musique et je sens les braises qui me brûlent. Je rejoins mon meilleur ami qui va s’occuper du barbecue tout l’après-midi et on commence à discuter en préparant les plats. Le repas dure deux ou trois heures, on discute et on rigole beaucoup. Puis vient le moment que je préfère, celui où certains jouent à la guitare des chansons que tout le monde connaît et on chante. Ça sonne plutôt faux, je remarque ceux qui chantent faux, mais ils me font rire, car ils se donnent beaucoup, ils vivent la chanson. On continue comme ça jusqu’au soir, en faisant des pauses parfois pour discuter. Je ne parle pas beaucoup, je ne chante presque pas, mais je rigole beaucoup et je me sens bien.

    C.

  • « Le vent s’engouffre dans mes cheveux et le soleil tape sur mes joues  »

    « Le vent s’engouffre dans mes cheveux et le soleil tape sur mes joues »

    Je me réveille, il est tôt et le soleil est déjà levé. Les deux chats sont en boule à mes pieds, je prends soin de m’étirer sans les déranger. 4 à 4 je dévale les escaliers suivie de mes deux compères affamés. Un déjeuner partagé, bien entourée et sollicitée de toute part par ces ventres à 4 pattes. Une caresse par ci, une lichette de lait par là et zou tout le monde dehors. Un bref passage à la salle de bain, juste le temps de m’habiller sans même me coiffer. J’enfile mes Converses, mon ciré jaune et j’attrape mon sac à dos à la volée. Un coup de clé et le tour est joué. Je sillonne les routes de campagne, la vitre ouverte, le coude sur le bord de la fenêtre et avec en bruit de fond le son de mon auto radio.

    Puis soudain je m’arrête, je le sens, c’est l’endroit idéal. Je coupe le moteur, j’éteins la musique et je contemple la vue qui s’offre à moi : des champs à perte de vue, des champs de blé couleur or, des champs bordés de coquelicots en fleur, de carottes sauvages blanches comme neige. Les épis se balancent et dansent au gré du vent. Ça sent bon ! Ça sent bon la campagne, la nature, la liberté. Oui ce doux paysage a un goût de liberté. J’avance un peu puis je m’assieds au pied d’un arbre, un immense chêne, centenaire l’ami. Adossée contre son tronc je sors mon bouquin. Un Bussi pour changer. J’avale les pages une à une jusqu’à la nuit tombée. Rattrapée par le temps qui file je ramasse mon sac à dos, y range cette nourriture de l’esprit et regagne mon fidèle destrier à travers les champs dorés. Même chemin, même refrain !

    Le vent s’engouffre dans mes cheveux et le soleil tape sur mes joues. Je me sens bien. Arrivée à la maison je retrouve mes deux compagnons. Assis sur le pas de la porte, mon retour les satisfait. A peine ai-je eu le temps d’ouvrir la porte qu’ils se sont déjà faufilés dans l’entrebâillement. Fatiguée de cette belle journée je me laisse aller à la détente sur mon lit. Une bougie à la vanille brûle tranquillement diffusant des effluves doux et sucrés. Vite rejointe par mes compagnons à poils, véritables machines à ronrons, je ferme tranquillement les yeux revivant chaque instant de ce merveilleux dimanche au grand air.

    A.

  • « Pour eux le dimanche est signe de déprime »

    « Pour eux le dimanche est signe de déprime »

    Comme à l’accoutumée, je suis la première réveillée. Toute la maison dort. Certains, les plus jeunes sont rentrés tard pour ne pas dire tôt, ceux là je ne risque pas de les rencontrer avant 10h, heure à laquelle nous partirons pour Paris en direction de St Julien le Pauvre. En attendant cette heure, j’aime à me retrouver seule dans la cuisine pour le petit déjeuner : j’apprécie ce moment de calme où le soleil commence à poindre au travers des grandes fenêtres de la maison. Aussi je peux admirer le jardin où les fleurs et l’herbe sont encore couvertes de rosée : tout en les regardant, je pense à la journée qui m’attend.

    Après quelques heures la maison s’agite les uns descendent à la cuisine, déjà en grande forme, en discutant parfois même ont de sujets philosophiques, tandis que d’autres arrivent la tête « dans le pâté » après une soirée bien agitée entre amis. Pendant que ce petit monde prend avec entrain son petit déjeuner et après avoir fait ma toilette et m’être habillée, j’aime à enfourcher mon vélo en direction du marché. J’y retrouve de nombreux étals et mes marchands avec qui depuis le temps j’ai tissé des liens et avec qui nous avons toujours des discussions amusantes et intéressantes. Souvent j’ai la joie d’y retrouver mes amies avec qui nous avons l’habitude après nos diverses courses de fruits, légumes, fleurs… de prendre un thé ou café au Bureau où le barman nous connaît bien à tel point qu’il pourrait presque se passer de venir prendre notre commande.

    Ensuite je dis au revoir à mes amies afin de rentrer en trombe à la maison où tout le monde m’attend pour prendre la voiture direction l’île de la Cité pour la messe à St Julien-le-Pauvre, messe dite en melkite et libanais, avec des rituels traditionnels et des chants dignes d’un concert. L’odeur de l’encens me fait plonger à chaque fois dans un état de grâce qui me fait monter au ciel ! De retour à la maison j’ai la joie, après avoir dressé une belle table à laquelle j’avais réfléchie durant toute la semaine, de servir un repas digne d’une première communion à mon cher mari, enfants et parents sans oublier Véronique ma meilleure amie. Durant ce temps familial, rires, plaisanteries, discussions parfois houleuses égaient notre première partie d’après-midi.

    Nous prenons un café avant de nous diriger tous chaussés de baskets, bottes ou bottines en direction du petit lac où nous nous promenons en regardant les cygnes et les canards nager sur l’eau.
    Puis petit à petit, le soleil disparaît et l’on sent déjà le soir arriver. Ce dimanche soir que certains aiment à l’idée de repartir au travail le lendemain pendant que d’autres redoutent cet instant. Et oui, pour eux le dimanche est signe de déprime. Pour eux nous essayons de plaisanter encore un peu histoire d’alléger leurs cœurs avant de nous dire au revoir et nous souhaitant plein de bonnes choses pour les jours à venir, vient le temps où nous mettons dans des lunchs box les restes de ce bon repas dominical pour les jeunes qui retournent dans leurs petits appartements et coloc.

    M.

  • Autoportrait

    Autoportrait

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  • « Ce matin-là, j’ai choisi de guérir »

    « Ce matin-là, j’ai choisi de guérir »

    Je me souviens, c’était un vendredi 28 janvier 2022. Ce matin-là, ma vie a pris un autre tournant, celui de choisir d’être en bonne santé, de guérir. Ce matin-là, une ambulance a effectué mon transfert d’hôpital. 8h30, il fait encore nuit quand un « dring » strident retentit. Les 2 ambulanciers étaient là.

    C’était impressionnant et stressant. Et c’était parti pour une montagne de papiers à signer pour être en règle. Une fois ceci terminé, j’avançais dans ce brouillard jusqu’à l’ambulance. Je devais alors m’allonger sur le brancard, situation difficile à accepter puisque je suis « valide ». Je voulais m’asseoir dans un fauteuil normal, cependant je n’ai pas eu le choix.

    Ces lumières bleues donnaient une ambiance froide. Je les ai observées pendant de longues minutes. Pour continuer sur cette lancée, le chauffeur a mis une chanson de rap américain : aucune mélodie, seulement des mots. Incompréhension avec mon anglais médiocre. C’est long, c’est ennuyant, c’est stressant.

    L.

  • « Je savais que ça allait être difficile »

    « Je savais que ça allait être difficile »

    Je me souviens c’était un 15 juillet. Il s’agissait d’un mercredi. Un brancardier est venu me chercher dans le service de nutrition. J’étais stressée. Le brancardier m’a laissée dans la salle commune avec ma valise en attendant que l’infirmière et l’aide-soignante viennent me voir et m’accompagnent dans ma chambre, la 37.

    Elles ont fait l’inventaire de mes affaires et ont essayé de me détendre en parlant littérature. En effet, j’aime beaucoup lire et j’avais emmené plein de livres. Puis je suis sortie de ma chambre et je suis retournée dans la salle commune où 3 autres patientes sont venues m’accueillir et me rassurer. On a discuté, on a appris à faire connaissance et elles ont répondu à mes interrogations concernant le fonctionnement du service de TCA.

    Le repas est ensuite arrivé. J’étais angoissée et n’ai quasiment pas touché à mon assiette. Je me souviens qu’il y avait des pâtes, des farfalle pour être exacte, et des petits pois. À la fin du repas, durant le temps calme les filles ont essayé de me rassurer, de me dire que c’était bien ce que j’avais fait et qu’il fallait qu’à chaque repas je fasse un petit peu plus.

    Pour passer les paliers et donc baisser la sonde, il fallait tout finir. Je savais que ça allait être difficile, mais j’ai par la suite mangé un peu plus, jusqu’à réussir à tout finir et donc, avoir droit à une diminution de sonde le lundi d’après.

    M.

  • « Une certaine appréhension  »

    « Une certaine appréhension »

    Je me souviens c’était un lundi matin je crois. Le 8 septembre 2020, cela faisait 2 jours que j’avais ma nouvelle voiture et j’étais très heureuse d’intégrer un nouveau service malgré une certaine appréhension, parce que ce n’était pas mon choix. Quand je suis arrivée dans le service où j’ai été mutée, la dynamique de l’équipe était rassurante, je sentais la vraie cohésion d’équipe.

    À mon arrivée cependant, j’ai senti l’anxiété de certains soignants, car ils pensaient que mon arrivée était synonyme de changement, d’organisation du service, car mon projet professionnel n’était pas le même que le leur.

    V.

  • « Ne pas m’attacher pour ne pas m’émouvoir »

    « Ne pas m’attacher pour ne pas m’émouvoir »

    Je me souviens, c’était un lundi. Le 7 février, cela devait durer 48 heures. Une semaine et demie après, je suis encore là. Il faisait bon ce matin-là, je crois. Je ne me rappelle pas. J’avais comme d’habitude, préparé une valise en avance, calmement, pour avoir moins peur, me sentir en sécurité. J’avais prévu du rechange, au cas où ce séjour s’étendrait. Bien m’en a pris. Il était important que ma valise ne soit pas trop lourde, j’aurais eu l’impression de m’installer. J’ai tellement peur de l’hospitalisation, de m’habituer à venir, d’aimer être hospitalisée, de trouver trop sympa les soignants.

    Ce n’était pas la première fois que je venais dans l’unité Lhermitte. Je connais le personnel. Saluer des têtes connues facilite mon intégration. L’accueil était chaleureux. Aux admissions aussi, je suis « réputée ». On m’avait prévu la chambre 39, dont les radiateurs dysfonctionnent, j’avais donc prévu d’ajouter 1 pull dans mes affaires, au cas où je me retrouverais dans cette piaule. Ce n’est pas de ma faute, mais ma mutuelle était injoignable. L’an passé le protocole avait changé et je savais que je pouvais me retrouver en salle avec les autres patients rapidement.

    Je me sentais le cul entre 2 chaises : se faire discrète, rester à distance ou participer aux conversations. Je ne me présentais pas, et m’efforçais de retenir les prénoms des unes et des autres. Je me sentais étrangère, mal à l’aise à être présente tout en souhaitant être transparente. Ne pas m’attacher, pour ne pas m’émouvoir des coups de mou de l’autre. Laisser chacun faire son chemin. Espérer qu’elles et qu’ils s’en sortent.

    E.